Les gens me trouvent impatiente.

Les gens me trouvent trop pressée,
S'ils savaient ce qu'il m'en a coûté d'attendre patiemment une réponse de leur part,
Prise d'inquiétudes les plus farfelues, d'idées improbables, de scénarii, de prises de tête,
D'alternance de joies euphoriques et d'idées mélancoliques.

Les gens me trouvent impatiente,
S'ils savaient ce que j'ai attendu, durant toutes ces années
Cette petite part de bonheur, que les autres recevaient, les uns après les autres,
Convaincue que mon tour viendrait,
M'efforçant de vivre chaque instant avec le sourire,
Confiante en la vie, mais également consciente de son éphémère beauté.

Les gens me trouvent stressée,
S'ils savaient que je ne compte que sur moi-même
Qu'il m'a fallu si longtemps pour l'accepter
Qu'il m'a fallu me rencontrer, me pardonner, me prendre par la main
Me faire confiance, m'apprivoiser, m'écouter, me dorloter
Pour enfin ne faire qu'une  ici et maintenant,

Les gens me trouvent exubérante,
S'ils savaient combien d'années j'ai passé à cacher mes larmes dans mes pitreries
Combien d'heures j'ai travaillé pour façonner ce personnage,
Combien de pleurs j'ai versé pour ne pas alerter, inquiéter, froisser, tendre
Combien de fois j'ai joué les sketches, travaillé les accents, appris les gestes
Pour les mettre à l'aise quand moi-même je ne l'étais pas.

Les gens me trouvent too much
S'ils savaient que pour être celle que je suis aujourd'hui
J'ai dû désobéir, me rebeller, m'insurger, m'affirmer
Pour exister telle que je suis
Et qu'il a fallu m'accepter telle quelle.

Les gens me trouvent exagérée
Alors que je ne suis qu'enthousiaste
Ils le disent en amour
Alors que je suis passionnée
Ils le disent en tous points
Alors que je ne suis que sincère

Les gens me trouvent impatiente,
Quand je leur écris et qu'ils ne répondent pas et ne donnent signe de vie,
Quand je me demande pourquoi je dois agir quand ils sont immobiles,
Quand ils viennent me chercher et s'interrogent
Et que je demande pourquoi?

Les gens sont parfois inquiétants, parfois hésitants, parfois incroyables,
Mais les gens je les aime, tels qu'ils sont, et ça m'est agréable,
De les entendre penser dans leurs têtes en se sentant coupables
S'ils croisent mon regard et comprennent que je sais,
Sans savoir comment, sans savoir pourquoi,
Que j'ai compris le fond de leurs pensées.

Les hommes me trouvent charmante,
Mais trop femme, trop jeune, trop mûre, trop ronde, trop enthousiaste, trop indépendante, trop libre
Alors ils font un tour sur eux-mêmes, en se croyant débarrassés,
Croyant que je suis le problème,
Alors que c'est leur croyance qui l'est.

Les femmes me trouvent drôle et innocente
Inoffensive et sans comparaison aucune,
Avec leurs boucles blondes là où les miennes sont brunes,
Mais s'affolent quand leurs amoureux rient de mes vannes
Et sont choquées de constater que l'inoffensive puisse plaire
A ceux qu'elles croyaient exemplaires.

Finalement,
Seuls les enfants,
Les petits fous, les nourrissons, les décalés, les rigolos,
Les facétieux, les farceurs, les insouciants,
Ne se méfient pas quand ils entendent mes raisonnements
Ils les comprennent et y répondent
Me tendant à l'infini leurs sourires et leurs joies,

Est-ce à croire que je n'ai pas vieilli, ni grandi,
Que mon apparente jeunesse l'est aussi de l'esprit,
Ou que j'ai gardé au fond, enfouie,
Une fois réconciliée,
L'âme de l'enfant que j'étais?

Les gens me trouvent différente,
S'ils savaient, que pendant des années être un canard ne m'était pas permis,
Et que Cygne j'ai longtemps rêvé d'être la nuit,
Quand mon coeur s'affolait pour les plus marginaux,
Quand ma tête me lançait des signaux
Pour la peinture, la culture, le dessin et l'écrit
Et que j'ai choisi le droit, il faut être pris pour être appris.

Les gens me trouvent parfois excessive
Mais ils ignorent pourquoi je suis parfois pensive,
Les épreuves que maintes fois j'eus peur qu'elles terrassent
Ma flamme, mon coeur battant,
Ma détermination, mon engouement.

Les gens pensent que je peux faire peur,
Parce que je dis ce que j'ai sur le coeur,
Parce que je sais l'urgence et que je n'ai plus peur,
Ils me trouvent originale
Là où en fait, ILS ont peur.
Ils me trouvent bavarde,
Là où c'est à mon silence qu'ils devraient prendre garde.

Les gens finalement ne savent pas ce qu'ils perdent,
Quand ils ferment leur porte à mes encouragements,
Je n'ai que ce que je suis,
Rien à perdre, beaucoup à donner
Juste de la joie, juste de la vie,
Juste de l'amour simplement,
Et tourner le dos à la joie authentique,
N'est pas vraiment preuve d'un courage héroïque.

Mais qu'importe ce que pensent les gens,
Parfois cela blesse, parfois cela tend
Mais cela prouve que pour les rêveurs
Il est encore temps,
Comme le dirait Apollinaire,
De rallumer les étoiles, qui leur manquaient tant.

Quoique disent les gens,
Ils m'inspirent, ils m'intriguent, ils me portent
Ils sont la sève, l'encre de mon stylo,
Ils sont la réalité et font la météo,
Sur les mots que j'écris.
Simplement, chers amis,
Ne prenez pas garde à ce que l'on dit,
Car le plus important finalement,
N'est pas ce que pensent ou disent les gens
Mais que vous soyez fidèles à qui vous étiez enfant,
Car vous étiez authentiques, réels, sincères, sans fards
Vous étiez vous-mêmes, et vous étiez libres,
Comme je fais en sorte aujourd'hui d'être,
Et vous souhaite de tout mon être
De vous réaliser, libres et fiers de l'être.

Quoiqu'en disent les gens......!




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