Epictète le retour.

C'est l'histoire toute simple d'un succès. 

Comment atteint-on le succès? Avec du travail, de la perséverance, et beaucoup de détermination.

Mais le facteur principal pour réussir, pour aller au bout d'un rêve, c'est de ne pas renoncer.

En pleine tempête dans ma tête, je cherchais ma voie, alors qu'elle était sous mon nez. 

Ma chronique régulière dans Lemon, le blog, les livres, tout me poussait naturellement vers l'écriture, et comme en plus j'aime le contact et les gens, vers le journalisme.

Alors l'idée a germé, a pris de plus en plus de place, arrosée par mon amour des mots, par mon besoin de mettre en valeur les autres, avec bienveillance.

Et j'ai rencontré par mots interposés Isalou que vous connaissez déjà, puisque j'en ai parlé ici.

J'ai commencé à me lever plus tôt, j'ai fini d'écrire mon livre, celui auquel je tenais si fort, parce qu'il clôturait ma vie d'avant et ouvrait la porte à celle de maintenant.

Et pendant que j'y étais, j'ai décidé d'aller vers le destin: j'ai parlé de mon projet à une amie qui m'a aiguillée vers la bonne personne, dans la bonne école.

Timidement, du haut de mes 35 printemps tout neufs, j'ai gravi les trois marches et je suis rentrée dans le hall, j'ai demandé à parler à la personne qui m'avait été recommandée, j'en suis ressortie avec la conviction d'avoir trouvé ce qu'il me fallait, mais dans un délai extrêmement court: nous étions le 7 mars, je devais réussir à tout savoir pour le 10 mai, en travaillant 35 heures par semaine.

Alors j'ai accepté le défi lancé à moi-même, j'ai commencé à me documenter, j'ai racheté des fiches cartonnées, du matériel pour réviser, et une fois le livre terminé, j'ai commencé tôt le matin, à travailler, à lire, à réviser, à apprendre, j'ai décortiqué, épluché, investigué dans les méandres de l'actualité, j'ai vraiment bien travaillé avec force et détermination, surfant sur l'adrénaline de cette nouvelle vie qui s'ouvrait à moi, avec l'endorphine de ceux qui ont envie de réussir.

Et puis un soir, comme n'importe quel autre soir, sans doute un dimanche pluvieux d'avril, j'ai réfléchi, avec lucidité (le truc qu'on ne doit pas faire, non vraiment jamais, quand on veut réussir dans la vie) et j'ai pesé le pour et le contre de ce que je faisais, à quoi bon finalement puisque financièrement je ne m'en sortirai pas, que je ne pourrais ni payer l'école ni le concours lui même, que je ne pourrais pas vivre durant un an sans argent etc...bref, l'adulte chiant était de retour pour brimer le jeune fou qui tenait la barre de ma vie depuis un mois.

Ainsi, à quinze jours de la date limite d'inscription, j'ai renoncé.

J'ai rangé mes cahiers, mes livres, mes belles ambitions, à l'année prochaine tiens.

Et je suis retournée bosser, vide, triste, pleine de doutes, mais certaine d'avoir pris la décision la plus rationnelle, raisonnable;

Je me suis aussi pris un sermon par mon ostéo qui m'a dit que je pouvais tout réussir, parce que j'en étais capable, que je n'avais besoin de rien, d'aucun diplôme supplémentaire, qu'il suffisait de demander.

Bon, ça réveille, certes, mais ça n'arrange pas mes bidons. Où trouver ce job rêvé qui allait me rapporter la somme nécessaire pour réussir mon projet? Il m'a dit de chercher. 

Au même moment, une jeune femme cliente de la boutique, avec qui j'avais sympathisé, m'a motivée, en s'inscrivant aussi au concours, le feu sacré se ravivait. Je ne vis que de défis :)

La "scintilla" comme on dit en italien, l'étincelle qui a remis le feu aux poudres, c'est le mail que j'ai envoyé à la personne que j'avais rencontrée aux portes ouvertes, à qui j'ai exposé mon dilemme, et le vrai frein; c'est à dire, l'argent. Sa réponse m'a transcendée, dans la minute elle m'a écrit que c'était possible, que d'autres étaient passés par là avant moi dans l'école, qu'il fallait que je prenne la décision la plus juste pour moi.

Mon coeur a éclaté: ok j'y vais.

Je me suis remise au travail, j'ai accepté l'aide que deux petits anges m'avaient proposé pour l'inscription au concours et j'ai envoyé le dossier deux jours avant la clôture des inscriptions. Sur le fil. Dans la galerie marchande déserte où je faisais mes dernières photocopies, un air bien connu de Duffy m'insufflait que je prenais la bonne décision.

J'y suis allée. J'ai passé les écrits avec un moral de battante, de gagnante, j'ai tout donné.

Et .....j'ai obtenu des résultats incroyables aux écrits. J'en aurais pleuré, si je n'avais pas au fond de moi la certitude de l'évidence, c'est ce que mon coeur me dictait depuis le début! Sacré coeur, je t'écouterai religieusement la prochaine fois.

Bref, le temps des oraux arrivait, un oral de motivation, trois semaines après, j'ai de nouveau travaillé, révisé, relu, scruté, comme une junkie en manque de savoir. On pouvait me poser des questions d'actu, je devais tout savoir.

L'oral....ce moment où le jury te scanne, te regarde, t'observe,et te pose les questions à l'envers, mais toujours avec sympathie et bienveillance, et te teste jusqu'à la dernière minute.

L'oral, réminescence de ma vie passée, ma "spécialité" qui au cours de l'oral blanc avec mon meilleur ami m'a destabilisée, a fait fuir ma voix, a fait peur à mes mains.

Deux jours après, un mail à dix heures, en plein rush du déstockage dans la boutique où je travaille, pas le temps de réaliser vraiment, et pourtant....pourtant c'est OUI. 

Admise! alors que quelques semaines auparavant j'avais douté, j'avais pris peur, j'avais trébuché sur des considérations bassement matérielles, parce que c'est ce que les adultes font quand ils ont peur, ils reculent.

Mon coeur a bondi à l'intérieur de ma poitrine, et pourtant je n'ai pas ressenti autre chose, comme si tout était là, comme le disait Dominique, tout était prêt, je n'avais qu'à récolter.

Et les amis, qui ne se disaient pas surpris.

Et prise dans le tourbillon du travail, je réalisais que chaque étape avait eu lieu à une date importante, l'anniversaire d'une amie proche aux écrits, l'anniversaire de mon frère de coeur aux résultats des écrits, l'anniversaire d'un ami à l'oral, l'anniversaire de mes deux cousines au résultat final, l'anniversaire de mariage de ma meilleure amie la rentrée.

Tout est écrit? Je ne sais pas mais si c'est le cas, j'ai envie de vous dire: ne renoncez jamais, ne vous auto sabotez pas, ne perdez pas vos rêves de vue, allez au bout de votre projet, n'ayez pas peur.

J'ai réussi à décrocher mon ticket d'entrée dans la meilleure école de journalisme de France, parce que, après avoir renoncé, j'ai décidé que ça suffisait maintenant, et qu'il fallait oser, on verrait plus tard pour les problèmes.

Et vous savez quoi? Il n'y a plus de problèmes, ni de travail, ni d'argent, parce que la vie s'est chargée de me récompenser.

Niveau timing, c'est incroyable car mon aventure professionnelle à la boutique s'achève fin juillet, et mon père m'a proposé son aide pour l'école, et pour une fois, j'ai rangé mon orgueil et j'ai accepté.

Si tout est là et que je dois récolter, alors d'accord, je joue le jeu, et visiblement, j'ai raison.

Je suis surprise, je suis heureuse, je suis encore incrédule, mais en tout cas, malgré les doutes: JE SUIS LA et j'ai réussi!!!! Dans un an, après douze mois de formation, je serai journaliste hebdomadaire régionale.

JE SERAI JOURNALISTE HEBDOMADAIRE REGIONALE.

Ouais! moi! toute seule! :)

J'en ai fait du chemin non? Et bien, rappelez vous que rien n'arrive par hasard, qu'un jour de juin 2010, vous vous trouvez à Montréal et votre amie de toujours vous aide à créer un blog, malgré vos peurs et vos doutes, votre auto sabotage à la noix et vos craintes infondées , que ce blog grandit et que nous sommes à 50000 visites en six ans, qu'on vous souffle que vous devriez écrire un livre, et que vous osez envoyer un manuscrit malgré vos peurs et vos doutes,  que vous osez la boutade sur les billets d'humeur à des inconnus et que vous décrochez une rubrique dans un magnifique magazine lillois malgré vos peurs et vos doutes , que vous finissez par comprendre que votre vie est là, et que vous écrivez un livre, que vous recommencez intégralement, malgré vos peurs et vos doutes et que pour couronner le tout vous êtes admise à l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille malgré vos fucking peurs et vos criss de doutes!

N'ayez pas peur! Je suis l'exemple peut-être chaotique et incertain mais toutefois réel, que malgré les peurs et les doutes, ON ARRIVE PARTOUT si on écoute son coeur.

Voilà. C'était le billet d'humeur du jour. Croire en soi. Malgré. Les peurs. Et. Les Doutes.

Et puisque les bonnes nouvelles n'arrivent jamais seules, il y a du soleil (oui! A Lille) et j'ai des projets de rédaction pour cet été dont je vous parle trés vite.Du concret, du vrai, du puissant.

Merci à tous. Vous me soutenez, vous m'inspirez, vous m'aidez, vous m'aimez. Je n'ai besoin que de ça.

Je vous embrasse et je vous souhaite une excellente journée et si vous partez (déjà????je plaisante!) un trés bel été.



Commentaires

Anonyme a dit…
Magnifique billet !
Bravo pour votre admission !

D'une jeune fille en tutu.
Y a d'la joie! a dit…
Merci beaucoup jeune fille au tutu😉 A très bientôt!
Laura a dit…
Je suis revenue sur votre blog par hasard, au détour de mes révisons du CRFPA car j'avais envie d'avoir de vos nouvelles, et quel bonheur de voir que tout vous réussi !! Vraiment très fière de vous, vous étiez la meilleure chargée de TD, vous serez maintenant la meilleure des journalistes !!!! Toutes mes félicitations j'espère avoir le même chemin de réussite que vous maintenant :).

Laura

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