Be Patient...they said.

Bon c'est long d'attendre.

Je crois que je n'aime pas trop ça, les psys qui venaient témoigner à la barre du Tribunal appelaient ça l'intolérance  à la frustration je crois, ils me faisaient bien marrer tiens, je suis plutôt tolérante à la frustration moi je trouve, célibataire (vous voyez!) sans emploi (hein!), sans gluten( bon!) sans glucides (alors!) sans thunes (c'est bon ou je continue?)

Non ça n'a rien à voir avec la frustration.

C'est juste que je n'aime pas attendre sans savoir, j'aime être fixée. 

Savoir où je vais, pourquoi, comment.

Et je crois n'avoir jamais supporté d'attendre des résultats. 

Les résultats des contrôles, du brevet, même si avec le contrôle continu je l'avais déjà, j'avais peur de l'infime probabilité de risque que je puisse ne pas l'avoir.

Je n'ai pas confiance en moi tout simplement.

Il vient juste de là le souci.

Mais, bien que je sois consciente que le résultat d'un concours, d'un examen, d'un entretien d'embauche (car c'est bien l'objet de mes tracas actuels vous l'aurez compris) n'est nullement comparable à l'attente de résultats de scanner ou d'un test de dépistage, je ne peux m'empêcher d'angoisser.

Comme il y a quelques temps je vous écrivais que je me projetais à l'allure d'une comète, aujourd'hui, comme quasiment chaque semaine, chaque mois de ma vie depuis trés longtemps, je retiens mon souffle au moindre silence que j'estime suspect s'il dure plus de quelques secondes.

Trop peu de confiance en soi.

Oui, je sais.

Mais même si nous nous plaçons sur un autre terrain que celui de la santé et des conséquences bien plus importantes que des résultats médicaux peuvent engendrer, il n'en demeure pas moins que dépendre de la décision des autres, est particulièrement angoissant.

Quand cela dépend de nous, on sait à peu prés jauger si ce que nous avons dit ou fait était positif ou non, on est ou non fier de soi même.

Mais comment savoir si l'examinateur, le juge, a été convaincu?

Oui, c'est moi, l'ancien avocat qui vous le demande humblement.

Si le recruteur a dit qu'il appelait tel jour, faut il le rappeler pour lui montrer notre motivation ou au contraire attendre de crainte de l'effrayer et de faire peser la balance dans l'autre sens?

Se ronger les sangs, pour de toutes manières une réponse qui, en soi, n'est pas lourde de conséquences en réalité, mais qui à l'image d'un battement d'ailes de papillon peut tout modifier dans notre vie.

Si j'ai un travail, mes plans sont possiblement réalisables: je pourrais reprendre mes études à la rentrée, et préparer sérieusement l'examen.

Si je n'en ai pas, je devrais recommencer à chercher du travail encore et toujours, mais les mois défilent, alors que faire?

Et si par extraordinaire j'étais admissible, ce qui serait toutefois surprenant mais bon, réussirai-je à être admise? 

Je me pose tellement de questions tant que ceux qui doivent me répondre ne le font pas.

Bien sûr, l'attente normale, chez le médecin, à la poste, à la pharmacie, ne me met pas dans ces états là (et heureusement j'aurai le temps de faire plusieurs arrêts cardiaques avant qu'on vienne me secourir)

Mais celle d'une réponse qui engendre du suspens, beaucoup trop.

Quand je me présentais aux castings de chant, j'avais une trouille bleue du résultat final, j'avais peur des différents tours, tellement sûre d'avoir échoué.

Même plus tard, en regardant la télé, les émissions de télé crochet comme on les appelle, je sentais (et sens encore mais j'ai arrêté de regarder j'ai des pics de tension sinon) le stress monter en moi quand un choix devait être fait! Alors que je n'y participe même pas! C'est dire!

Quand j'ai passé le concours d'entrée, et de sortie de l'école des avocats, j'ai pleuré avant même que les résultats ne soient proclamés, sûre que j'étais de ne pas entendre mon nom, m'agrippant au bras de ma meilleure amie, bien moins inquiète que moi mais plus pour ma santé mentale.

En fait, j'ai toujours été comme ça.

Et même si je tente de me calmer, même si je ne suis nullement paralysée pendant l'épreuve par le trac ou autre chose, c'est l'attente qui me rend fébrile et j'essaie de me canaliser.

Là, ce soir, alors que j'ai passé une journée à attendre, à écouter mon répondeur, à trembler au moindre bip, et à voir les heures défiler, je ne peux m'empêcher de penser au pire.

"on n'a pas retenu votre candidature" 

Mais aussi à basculer dans le meilleur, en me raccrochant à des signes qui "ne trompent pas" tu parles.

Tout ça ne sert strictement à rien, je le sais, ne fera pas basculer un avis ou un autre en ma faveur ou en ma défaveur.

Mais c'est quelque chose de constant.

Peut-être que si j'échoue en ce moment, une bonne nouvelle m'attend quelque part?

Et votre présence ici, toujours plus nombreuse, me prouve que tenter n'est jamais vain.

J'ai eu peur de me lancer, peur que personne ne vienne me lire, peur de ne vendre qu'un seul livre, et de l'acheter de surcroît, je n'ai pas hésité.

Mais quand les journalistes ne me répondent pas, que la promo du livre ne se fait que de bouche à oreille sans aucun coup de pouce de la presse, que j'attends des nouvelles qui ne viennent pas grrrrr ce que ça m'agace!

Cette attente interminable à se manger les mains! Vous aussi vous la connaissez je le vois!

Pourquoi est-ce si long de donner son avis, quel qu'il soit, alors que la vie est si courte, et qu'il nous faut toujours rebondir?

C'est insensé!

Allez, je vous tiens au courant (on vous rappelle....on a votre mail, on fait comme ça)

Grrrrrrr

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